Le Groupe Islamique Combattant Marocain : un coupable idéal

 

Une dépêche AFP rédigée le 3 avril à Rabat  m’arrache à la lecture toujours enrichissante de Tacite. Selon son auteur, qui annonce le transfèrement d’un jihadiste marocain vers l’Espagne, le Groupe Islamique Combattant Marocain (GICM) serait « impliqué » dans les  attentats de Casablanca (mai 2003) et de Madrid (mars 2004).

Cette audacieuse affirmation mérite que l’on s’y arrête quelques instants (j’exclue évidemment que le journaliste de l’AFP dispose de la moindre connaissance sérieuse de ces deux affaires, et je doute encore plus qu’il puisse apporter un éclairage nouveau).

De même que la réalité d’Al Qaïda échappe à de nombreux observateurs – la complexité se conjuguant mal avec la médiatisation – de même la nature des mouvements jihadistes marocains et tunisiens est-elle mal perçue par de nombreux « experts », facilement abusés par la propagande simplificatrice de Rabat et de Tunis. S’il ne fait en effet pas de doute que le GICM a bel et bien fondé et a même tenté d’agir, il ne fait pas non plus le moindre doute, du moins pour les « CT practioners » comme les appelle la CIA, que le mouvement est désormais une chimère dont le nom est invoqué dès qu’il s’agit de qualifier la mouvance jihadiste chérifienne. Créé le 16 juin 1997 à l’occasion de la diffusion d’un communiqué appelant au renversement de la monarchie et à la lutte contre les « juifs et les chrétiens », selon une expression devenue classique, le GICM était une tentative des islamistes radicaux marocains de créer dans leur pays l’équivalent du Groupe Islamique Armé (GIA) algérien. Dès 1993, les liens des islamistes marocains avec les cellules européennes du GIA ont été étroits. Au Royaume-Uni, en Suède, en Belgique, au Danemark, aux Pays-Bas , en Allemagne et en Espagne, les islamistes radicaux marocains, convaincus qu’un succès du jihad en Algérie contribuerait au déclenchement du jihad au Maroc, ont activement soutenu les réseaux algériens.

Le développement d’Al Qaïda à partir de 1998, qui est passée cette année-là du statut de réseau de soutien à celui de réseau opérationnel, a accéléré et accompagné la transformation des mouvances islamistes maghrébines en supplétives du jihad mondial. Plusieurs terroristes marocains se sont ainsi illustrés au sein des cellules liées à Oussama Ben Laden.

En mai 1998, Farid Hillali, alias Choukri, a été arrêté aux Emirats Arabes Unis alors qu’il se rendait à Londres en provenance du Pakistan. Sympathisant du GICM, il était également le représentant en Europe du Front Islamique de Libération Moro (FILM), un groupe terroriste philippin directement inspiré par Al Qaïda.

Le 3 juillet 2005, les forces saoudiennes ont éliminé près de Riyad Mohammed Ibrahim Al-Hayari, émir d’Al Qaïda dans la Péninsule Arabique.

Le 5 octobre 2008, les troupes américaines ont abattu près de Mossoul (Kurdistan irakien) Mohamed Moummou, un citoyen suédois d’origine marocaine, lié de longue date à Al Qaïda. Il était d’ailleurs responsable des opérations d’Al Qaïda au Pays des Deux Fleuves.Ces individus, rares Maghrébins à avoir atteint des postes importants au sein d’Al Qaïda, cristallisent les inquiétudes du régime marocain, qui persiste, au moins lors de ses déclarations officielles, à les regrouper sous l’étendard du GICM[2]En réalité, le groupe n’a plus – jamais eu ? – d’existence réelle et les jihadistes marocains sont éparpillés entre les franchises régionales d’Al Qaïda et les cellules autonomes. Dans ces circonstances, il semble pour le moins hâtif de lier le GICM aux attentats de Casablanca et de Madrid.

En ce qui concerne les attentats de Casablanca, l’enquête, si elle a mis en évidence les liens passés de certains terroristes avec des individus appartenant à la mouvance du GICM, n’a pas réussi à démontrer la responsabilité directe du mouvement.

En ce qui concerne Madrid, la grande confusion qui a régné plusieurs mois au sein des services européens – et singulièrement au sein de la communauté française du renseignement – n’a pas facilité la tâche des enquêteurs. Aucun élément n’a lié les terroristes au GICM, malgré les positions communes adoptées par le Maroc et l’Espagne, et aucun indice pénalement recevable n’a permis d’impliquer Al Qaïda, même si plusieurs spécialistes des services français, allemands et britanniques penchent pour cette hypothèse.

En tout état de cause, les 2 pistes à privilégier dans ces deux attentats excluent le GICM : soit les terroristes ont agi seuls, soit ils ont été activés par des émirs d’Al Qaïda. Le GICM n’a rien à voir avec cela, et pour cause : mort depuis des années, il ne saurait être tenu pour responsable de ces carnages. 

Al Qaïda et l’arme nucléaire

Le SITE Institute a révélé, le 28 mai 2008, qu’un communiqué jihadiste appelant à la réalisation d’attentats en Occident à l’aide d’armes non conventionnelles avait été mis en ligne le 25 mai sur le site El Ekhlaas.Le porte-parole du FBI, Richard Kolko, a immédiatement minimisé la portée de ce communiqué, tandis que la CIA diffusait opportunément une évaluation affirmant qu’Al Qaïda était quasiment vaincue en Irak.

1/ Le programme non conventionnel d’Al Qaïda

L’attitude des autorités fédérales américaines en dit long sur leur évaluation actuelle de la menace jihadiste, du moins dans sa composante non conventionnelle. La réalisation d’attentats non conventionnels avait pourtant été envisagée dès l’automne 2001 par les services de renseignement britanniques, qui avaient diffusé une retentissante note intitulée « Penser l’impensable ».

Les attentats de New-York et Washington, aussi bien par leur ampleur que par la qualité de leur préparation et leur exécution, faisaient en effet craindre le pire pour la suite, et tout semblait alors possible aux analystes. Oussama Ben Laden avait publiquement déclaré que la possession d’une arme nucléaire constituait un devoir religieux pour les « vrais musulmans », et que la possession d’une telle arme impliquait naturellement son usage contre les Etats-Unis. De nombreuses rumeurs ont ainsi circulé depuis le 11 septembre au sujet des capacités nucléaires d’Al Qaïda. Parfois lancées par l’Administration américaine ou des responsables israéliens dans un but politique, parfois diffusées par les services de renseignement afin de se prémunir contre toute nouvelle accusation de négligence ou d’ignorance, parfois alimentées par les écrits de spécialistes autoproclamés du terrorisme, elles ont donné lieu à de nombreuses controverses et alimentent toujours la réflexion des grandes agences occidentales.

Selon celles-ci, le terrorisme nucléaire peut prendre 4 formes, classées ici de la moins à la plus probable :

  • le vol et l’utilisation d’un dispositif nucléaire intact

  • le vol – ou l’acquisition – de matière fissile permettant de réaliser une arme nucléaire

  • des attaques contre des réacteurs ou d’autres installations nucléaires (centres de traitement des déchets, convois, etc.) dans le but de provoquer une contamination radiologique

  •  et la fabrication d’un dispositif de dispersion radiologique.

Parmi les Cassandre figure le journaliste américain Paul Thomas, auteur de deux ouvrages sensationnalistes aux relents racistes et antimusulmans, « The Al Qaeda connexion » et « The day of Islam : the annihilation of America and the Western World ». Dans ces deux ouvrages, Thomas, qui redoute un « American Hiroshima », indique qu’Al Qaïda tente de se procurer des armes nucléaires depuis 1993 – ce qui est vrai – et a réussi à en acheter à la mafia tchétchène – ce qui relève de la plus pure fantaisie. Jamais à cours d’imagination et de preuves fictives, Paul Thomas écrit d’ailleurs que les services britanniques de renseignement (SIS, ex-MI.6) et Hans Blix, l’ancien Président exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection des Nations Unies (COCOVINU), auraient découvert des éléments confirmant sans ambiguïté la véracité de ces assertions. Il n’en est évidemment rien, et jamais Al Qaïda, ou même une autre organisation terroriste, n’a été en possession d’arme nucléaire « prête à l’emploi », voire même a eu la capacité d’en réaliser une. Les affirmations de Paul Thomas – et d’autres « experts » – ont été formellement démenties par les services français et qualifiées de fantaisistes.

2/ La riposte

La destruction des installations d’Al Qaïda en Afghanistan dans les premiers jours de l’intervention américaine, lors de raids aériens massifs, a cependant montré que les autorités américaines désiraient en priorité anéantir les capacités techniques du mouvement terroriste. Elles prenaient en effet très au sérieux les rapports obtenus par les services européens au sujet des velléités d’Oussama Ben Laden de réaliser de nouvelles actions encore plus meurtrières. Quelques jours avant le 11 septembre, la communauté occidentale du renseignement s’était déjà mobilisée contre un projet d’attentat suicide devant détruire l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Le camp de Darounta, aux environs de Jalalabad, fut la cible principale de cette offensive en raison de son rôle central dans le programme non conventionnel d’Al Qaïda, dirigé par Abou Khabab Al Masri. Celui-ci, dans des installations rudimentaires, conduisait depuis plusieurs années des expérimentations visant à doter l’organisation terroriste d’armes de destruction massive. La fouille des décombres du complexe terroriste de Darounta permit de découvrir les zones « réservées » dont parlaient les jihadistes interrogés en Europe ou qu’évoquaient les sources humaines dans leurs débriefings.

Le laboratoire d’Abou Khabab ressemblait bien plus à un abri de jardin contenant des engrais dans des pots de confiture qu’à une installation ultra moderne. Pourtant, les textes découverts dans les ruines ainsi que dans les ordinateurs abandonnés confirmèrent qu’Al Qaïda entendait bel et bien réaliser des actions terroristes à l’aide de moyens autrement plus puissants que ceux utilisés jusque là. Dès 1999, la CIA disposait de renseignements non recoupés évoquant le rassemblement à Hérat (ouest de l’Afghanistan, à proximité de la frontière iranienne) de matériaux radioactifs par des militants d’Al Qaïda. L’extrême vétusté des installations de Darounta et les documents découverts (manuels scolaires, vieux ordinateurs, etc.) permirent d’écarter l’hypothèse cauchemardesque d’un mouvement terroriste mondial en possession d’armes nucléaires opérationnelles.

En réalité, les « techniciens » au service d’Al Qaïda, malgré leur proximité avec l’ISI, le puissant service secret pakistanais impliqué dans les activités proliférantes désormais bien connues, ne bénéficièrent jamais d’un soutien réellement dangereux des ingénieurs d’Islamabad. Les responsables pakistanais, mais aussi syriens ou iraniens, sont en effet parfaitement conscients des conséquences qu’entraînerait la fourniture de composants nucléaires à Al Qaïda, et surtout leur utilisation. Dans ces conditions, et alors que la quasi-totalité des transactions clandestines impliquant des matières radioactives ont été provoquées par des services de renseignement pour piéger des mafieux, Al Qaïda et l’ensemble des mouvements jihadistes, conscients qu’aucun Etat ne les aiderait à aller jusqu’au bout, ont été contraints de revoir leurs ambitions à la baisse.

3/ Les jihadistes contraints au choix de la rusticité et de la simplicité

Les opérations de la coalition en Afghanistan, si elles sont loin d’aboutir à une victoire militaire, empêchent Al Qaïda de reconstituer un sanctuaire dans lequel pourraient se regrouper des terroristes au sein d’installations. Les jihadistes ont désormais fait le choix de la simplicité, tant dans le choix de leurs cibles que dans celui du mode opératoire et des moyens. Cette rusticité leur assure, à Londres comme à Casablanca, à Madrid comme à Islamabad, un taux de réussite très élevé. C’est d’abord cette simplicité opérationnelle qu’il faut redouter de la part des terroristes inspirés par Al Qaïda, contre des installations nucléaires.

Au mois d’octobre 2003, la police australienne a ainsi arrêté un jeune Français converti, Willie Brigitte, soupçonné de préparer un attentat contre une centrale nucléaire de la banlieue de Sydney. La menace la plus sérieuse a cependant été contrée en novembre et décembre 2005, lors du démantèlement par la police australienne d’un réseau jihadiste implanté à Melbourne et Sydney.

En 1982, plusieurs roquettes furent tirées par un militant anti-nucléaire contre la centrale, alors en construction, de Creys-Malville. Le projet de détruire une centrale fut étudié en 1994 par Khaled Sheikh Mohamed, déjà inspirateur de l’attentat contre le World Trade Center de 1993 et concepteur des attaques du 11 septembre, à l’occasion du projet Bojinka. En septembre 2001, les organisateurs du complot envisagèrent de lancer un des avions de ligne détournés contre une centrale, mais renoncèrent, car ils estimaient que ce type d’objectif bénéficiait de moyens de défense aérienne conséquents et que l’appareil serait intercepté. Le rapport de la commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre a cependant montré que ce projet aurait pu réussir, tant la défense aérienne américaine sur la côte est des Etats-Unis avait été indigente. Cette extrême vulnérabilité est également illustrée par les convois de déchets. En réalité, il ne s’agit pas tant de craindre un cataclysme nucléaire qu’un véritable choc dans les opinions occidentales. Objet de fantasme, la menace terroriste nucléaire ressentie est largement supérieure aux risques réels encourus. Mais cette sensibilité est un atout politique et opérationnel pour les terroristes. Ces-derniers, incapables de réaliser un véritable non conventionnel sont en revanche parfaitement capables de commettre des attaques dans lesquelles quelques grammes de matières radioactives contraindraient les services de secours à adopter une posture bien particulière, et provoqueraient un choc psychologique incomparable. Dès lors, et avant l’avènement prévisible dans une décennie d’une menace structurée aux capacités technologiques réelles issues de la mouvance écologiste et d’extrême-gauche, il faut avant tout redouter les tentatives maladroites de jihadistes rêvant à l’apocalypse.


[1] Cf. http://www.siteintelgroup.org/.

[2] Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, (daté du 20 juin 2008), le Ministre israélien de la Défense Ehoud Barak évoque le risque d’un attentat nucléaire : « Si le monde autorise l’Iran à avoir du nucléaire militaire, dans dix ans, on trouvera des engins nucléaires entre les mains de terroristes. Et un groupe terroriste n’hésiterait pas un seul instant à placer cet engin dans un conteneur, équipé d’un détonateur GPS, et à l’envoyer vers un port majeur de la Côte est des Etats-Unis, en Europe ou en Israël. »

[3] D’après Paul Thomas, le projet « American Hiroshima » impliquait l’explosion simultanée d’armes nucléaires dans les villes de New York, Boston, Washington, Las Vegas, Miami, Chicago et Los Angeles. Selon d’autres, l’entrée de ces engins aux Etats-Unis aurait été facilitée par le gang latino-américain MS-13. On peut juger ici du sérieux des auteurs de ces révélations…

[4]Après plusieurs années de recherche, le camp put être localisé précisément et fut frappé dès le 12 octobre 2001, trois jours après le début de l’offensive américaine, grâce aux photographies satellite transmises par les autorités françaises.

[5]Un certain nombre de poisons avaient été testés sur des animaux dans les « laboratoires » du groupe, et les services occidentaux – en particulier américains, britanniques et français – suivaient de près les développements de ces travaux.

[6] Cette certitude, largement développée par Richard Clarke dans son livre « Contre tous les ennemis », a nourri en 2001 et 2002 la paranoïa des  faucons de l’Administration américaine, désireux d’intervenir en Irak, tout en confirmant les craintes des analystes.

[7] Cet attentat a été avoué par son auteur, un ingénieur suisse nommé Chaïm Nissim, dans son livre : «  L’amour et le monstre : roquettes contre Creys-Malville », 2004.

« Secret Défense » : palme du rire

Les écrans français ont récemment été envahis par un ambitieux polar français censé décrire, dans un touchant élan citoyen, les activités des services de renseignement engagés dans une lutte, évidemment sans merci, contre l’hydre jihadiste. Hélas, une fois de plus, le cinéma hexagonal, en tentant de copier les productions américaines, se couvre d’un durable ridicule. N’est pas Paul Greengrass qui veut, et il y a fort à parier que Secret défense ne marquera pas autant les esprits que les aventures de Jason Bourne.

Ne cachons pas plus longtemps que ce film de Philippe Haïm a provoqué dans la communauté nationale de la lutte anti terroriste un mélange rarement atteint de stupeur et de consternation. Magistrats, policiers, espions, tous ont ri à la seule lecture du scénario, et ceux qui ont eu l’insigne honneur de fréquenter les casernes du Boulevard Mortier n’ont pu que mesurer l’ampleur de la catastrophe cinématographique censée glorifier leur métier.

En réalité, tout dans ce film sonne faux, du chef terroriste en costume impeccable (rendez-nous Abou Koutada !) au chef du contre-terrorisme de la DGSE, tout en muscle et sans cervelle. Quant à l’opération d’infiltration au coeur du récit, on a peine à croire que quiconque ait pu envisager qu’une femme puisse infiltrer un réseau jihadiste. La simple lecture des ouvrages de Peter Bergen (http://www.peterbergen.com/bergen/) aurait pourtant dû renseigner le réalisateur. Mais celui-ci, pourtant vertement mis en garde par les plus hautes instances de la DGSE, s’est obstiné dans son délire, probablement aidé dans ce naufrage par certains de ses acteurs.

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Il n’aura en effet échappé à personne qu’au moins deux des seconds rôles du film sont des habitués des plateaux de télévision, sur lesquels ils mettent en avant leur imaginaire expérience du renseignement. Sans citer de noms, il est tout de même possible de préciser ici qu’un de ces apprentis comédiens se présente comme un vétéran du renseignement français alors qu’il n’a en réalité passé que quelques mois au SGDN (http://www.sgdn.gouv.fr/) pendant son service militaire et qu’il ne faisait dans cette vénérable institution que des photocopies. Quant à la « linguiste », il convient de préciser qu’elle a eu maille à partir avec le Ministère des Affaires Etrangères pour des raisons qu’elle se fera sans doute un devoir de préciser à l’occasion.

Mais broutilles que ces détails. L’important est ailleurs – tout comme la vérité, dit-on. 10 ans après le remarquable Couvre feu d’Edward Zwick  qui avait déjà tout prévu, et une série de films intelligents (Le Royaume, de Peter Berg ; Syriana, de Stephen Gaghan), le cinéma français a encore une guerre de retard.

Il ne reste plus qu’à revoir Les Patriotes, d’Eric Rochant pour se faire idée de ce qu’est le renseignement.

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