S'il ne fallait ne voir qu'un seul film sur les conséquences personnelles du terrorisme, peut-être s'agirait-il de "London River", réalisé par Rachid Bouchareb.
Auteur du nécessaire mais très surestimé "Indigènes", le cinéaste livre ici un film intimiste, réunissant à peine une douzaine d'acteurs dans des décors banals à souhait. Au lendemain des attentats du 7 juillet 2005, une Britannique et un immigré malien travaillant en France recherchent dans Londres leurs enfants. Rapidement, le doute les envahit et tandis que leurs enquêtes se rejoignent, ils commencent à envisager le pire du pire : morts, leurs enfants auraient été des kamikazes.
Remarquablement interpêté par Sotigui Kouyaté et Brenda Blethyn (vue dans "Secrets and lies" de Mike Leigh), le film, produit par Arte, ne fait que 87 minutes, largement assez pourtant pour prendre aux tripes. Sans effet dramatique, sans violence, sans pathos, le récit développe une analyse psychologique fine et émouvante.
Un grand film, injustement méconnu à mon humble avis, et une leçon d'humanité face à la terreur.